Christine Bussat, contre la pédophilie, gagne sans gros moyens

Christine Bussat – présidente de « Marche Blanche » pendant dix ans – quitte le devant la scène. Adversaire inflexible de la pédophilie, cette lutteuse hors-série montre qu’on peut gagner en politique sans gros moyens

En 2008, son initiative « pour l’imprescriptibilité des actes de pornographie enfantine » triomphe devant le peuple. L’application est en marche. En 2011, son initiative « pour que les pédophiles ne travaillent plus avec des enfants » est déposée. Elle entend aussi protéger d’autres personnes dépendantes. Déjà, le Conseil fédéral fait des propositions dans ce sens. Ces initiatives ont de l’effet.

Mieux! Christine Bussat et « Marche Blanche » savent trouver des appuis. Ainsi, le Valaisan Christophe Darbellay, président du Parti démocrate-chrétien suisse, figure dans les comités d’initiatives. En 2008, l’UDC recommande le « oui ». L’analyse du scrutin confirme de larges soutiens. Plus tôt, en 2004, l’initiative en faveur de l’internement à vie pour certains délinquants sexuels ou violents l’emporte de manière voisine. Là, c’est l’association « Lumière de l’espoir » qui mène le combat victorieux.

Les acteurs de petite taille ne sont pas rares dans l’histoire des 18 initiatives populaires acceptées de 1891 à nos jours (ex : abattage du bétail en 1893, absinthe en 1908, maisons de jeu en 1920, 1er août férié en 1993). C’est surtout vrai lors du lancement des initiatives. Mais, à l’approche du vote du peuple, mieux vaut rallier des acteurs plus puissants. C’est aussi une leçon de Christine Bussat.

Christine Bussat et la «Marche Blanche» sur rsr.ch