L’UDC Ueli Maurer et les partisans d’une armée forte – après le refus populaire de l’avion de combat Gripen du 18 mai – prendront-ils leur revanche? L’espoir vient de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich.
80% de la population suisse – selon un sondage réalisé quatre mois avant le vote Gripen – jugent l’armée nécessaire. 61% des personnes y soutiennent une armée de milice. Seules 37% d’entre elles estiment les dépenses de l’armée exagérées. Quant à la neutralité, elle est plébiscitée par 96% des gens. Qui dit mieux
Mais, dans l’immédiat, le Conseil fédéral va dans une direction différente. Jusqu’en 2016, il propose de redistribuer 800 millions de francs réservés au Gripen à divers Ministères. Pour la suite, on tiendra compte des projets de développement de l’armée. Le Parlement aura son mot à dire. A Gauche, le Parti socialiste de Christian Levrat est l’un des gagnants du moment. Lui suggère de réduire tant les effectifs de l’armée (à 50’000 personnes, avec plafond de 80’000, au lieu de 100’000) que le budget de la Défense (à 3,5 milliards de francs, avec plafond de 4,1 milliards, au lieu de 5 milliards). A surveiller.
La réaction du Parlement sera hautement intéressante. Car c’est lui qui avait demandé l’accélération de l’achat d’un nouvel avion de combat et la hausse du budget de la Défense. Ce Parlement se montrait plus «militariste» que le Gouvernement. Or, l’un et l’autre sont dominés par des partis du Milieu et de Droite. Le principal vaincu du 18 mai, ce serait donc le Parlement. Mais son échec n’est pas béant (53,4% de non). Ce Parlement peut revenir dans le match.