Violences politiques aux Etats-Unis ? 4 des 46 premiers Présidents en sont morts. Abraham Lincoln (1861-1865). James Garfield (1881). William McKinley (1897-1901). John Kennedy (1961-1963). Trois au moins sont associés à des tournants de l’histoire américaine. Lincoln à l’abolition de l’esclavage et à la Guerre de Sécession. McKinley à la guerre contre l’Espagne et à la montée des Etats-Unis comme 1ère puissance mondiale. Kennedy à la crise des missiles avec l’URSS pour Cuba. Bref, l’irruption de partisans de Donald Trump dans le Capitole de Washington n’est pas totalement une surprise.
En Suisse ? En 2001, l’attentat contre le Parlement de Zoug sonne l’alarme. 14 personnes périssent. Du coup, les mesures de protection du Palais fédéral à Berne – jusque-là légères – sont renforcées (« Bund »). Contrôle des visiteurs et des bagages. Détecteurs de métaux. Pose d’obstacles devant le bâtiment. En 2019, pourtant, deux personnes auraient déjoué ces précautions. Avant 2001 ? L’accès au Palais est facile. Des Conseillers fédéraux se promènent dans la rue – parfois sans garde. Aucun des 119 premiers Sages n’est assassiné. Mais, aujourd’hui, le risque n’est plus nul.
Vrai : la construction de la Suisse – sur plus de 7 siècles – connaît des violences. Dans l’ancienne Confédération (1291-1847), les conflits entre Suisses ne sont pas rares. Religieux. « Sonderbund ». Par exemple. A première vue, le nouvel Etat fédéral en garde peu de traces visibles (1848-2021). Aux Etats-Unis, la Guerre de Sécession et ses suites en conserveraient davantage. Donald Trump a-t-il rouvert de vieilles blessures ? Joe Biden pourra-t-il les refermer ? A voir.