18.05.2008
Didier Burkhalter – radical neuchâtelois – ne veut pas faire taire le Conseil fédéral lors de campagnes de votations. Il combat donc l’initiative du 1er juin « Souveraineté du peuple sans propagande gouvernementale » lancée par des gens proches de l’UDC. Si cette initiative était acceptée, seules survivraient la brochure « Explications du Conseil fédéral » et une brève adresse à la population par un Sage. Après la votation finale au Parlement, l’Exécutif serait quasiment réduit au silence. Il ne pourrait plus guère répliquer aux arguments contestables de certains acteurs
Pour Didier Burkhalter, il y a mieux à faire. Il est l’un des pères d’un contreprojet indirect à l’initiative – qui confirme largement ce qui se fait déjà. Le Conseil fédéral informera selon les principes de l’objectivité, de la transparence et de la proportionnalité. La propagande sera interdite. Restriction : l’Exécutif ne pourra pas défendre une recommandation de vote différente de celle du Parlement. En 1996, il s’était abstenu de soutenir une révision de la loi sur le travail que le Parlement, selon certains, avait par trop corrigé en faveur des employeurs. Jean-Pascal Delamuraz, lui aussi radical, était alors au gouvernail. Le contreprojet indirect empêchera-t-il l’expression de ce type de « différence » ? Ce serait surprenant.
Il figure parmi les « papables » les mieux placés pour le Conseil fédéral, Didier Burkhalter. L’enjeu du 1er juin, pour cela aussi, n’est pas indifférent. Né en 1960, ce radical accède à l’Exécutif de la Ville de Neuchâtel (1991-2005), au Conseil national (2003-2007), puis au Conseil des Etats (dès 2007). Il intervient sur l’armée, les agglomérations et bien d’autres thèmes. Son pas est toujours aussi sûr.