La Suisse de Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann, pour diversifier ses relations internationales, doit s’accrocher. C’est plus dur que prévu. Voyez l’Inde de Pranab Mukherjee et Manmohan Singh. C’est la dixième économie mondiale, la deuxième nation la plus peuplée. Eh bien, la conclusion d’un accord de libre-échange tarde. Les intérêts de l’industrie pharmaceutique suisse et ses brevets y sont pour une part. La proximité d’élections en Inde y ajoute. L’évasion de capitaux indiens fiscalement non déclarés vers des banques suisses irrite («Bund» et «Tages-Anzeiger», 23 et 25 janvier). Bref, il reste du travail
Avec la Chine de Xi Jinping et Li Keqiang, faut-il s’inquiéter? Prenez ces relations financières «sensibles» entre banques suisses et personnalités du régime chinois («Bund» et «Tages Anzeiger» du 22 janvier). Au chapitre des droits humains, l’évolution du régime vers des pratiques moins autoritaires serait incertaine. Observez – par exemple – le décès suspect du producteur de cinéma Li Ming lors d’un interrogatoire de police. Son cas ne serait pas isolé («Le Monde» du 21 janvier). Dans la Russie de Vladimir Poutine (où l’Etat de droit fait souci), l’imminence des Jeux Olympiques de Sotchi favorise des actes de clémence. Mais après?
La diversification des relations internationales de la Suisse est donc pleine de surprises. Cela vaut aussi bien pour l’Inde, la Russie et la Chine – dont les régimes politiques sont variés – que pour d’autres. C’est sûr: ni les Etats-Unis ni l’Union européenne, pour la Suisse, ne seront facilement remplaçables.