Doris Leuthard – populaire Conseillère fédérale – relancera-t-elle «son» Parti démocrate-chrétien aux élections de 2015? Peu de partis possèdent pareille figure de proue («SonntagsBlick» du 15 juin)
L’Argovienne devient Conseillère nationale en 1999, présidente du PDC en 2004, Conseillère fédérale en 2006. Les sondages lui sont favorables. Mais le PDC en profite peu. Depuis 1979, l’érosion est presque continue (21,3% de voix en 1979, 15,9% en 1999, 14,4% en 2003, 14,5% en 2007, mais 12,3% en 2011). Le PDC n’est pas seul dans ce cas. Mais, pour un redressement, il en faut plus.
Et puis, pour le PDC, les signaux prometteurs sont peu nombreux dans les cantons. S’y ajoute le conflit entre le parti vaudois et son médiatique Conseiller national Jacques Neirynck. Ce parti lui préfère l’ex-président de La Poste Claude Béglé. En 2011, un faible écart sépare Neirynck de Béglé. Mais cet unique siège du PDC vaudois est fragile. Or, le PDC suisse, malgré l’érosion, est toujours l’un des pivots de la politique fédérale. Avec d’autres acteurs «du milieu» (Verts libéraux, évangéliques, PBD), il sait peser sur les événements. Avec la gauche, le PDC et ses partenaires jouent un rôle décisif dans la composition actuelle du Conseil fédéral. Mieux vaut ne pas reculer.
Consolation? Pour d’autres partis aussi, la popularité des Conseillers fédéraux ne garantit pas forcément le succès. Cela vaut aussi bien pour le PBD d’Eveline Widmer-Schlumpf que pour les socialistes de Simonetta Sommaruga et Alain Berset, les libéraux-radicaux de Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann ou l’UDC d’Ueli Maurer. 2015 offrira-t-il des surprises? A voir.