Le meurtre de l’éducatrice Adeline M. par le délinquant récidiviste Fabrice A. lors d’une sortie près de Genève provoque une émotion inouïe. Ce drame n’est pas le premier. Il entre en collision avec l’initiative pour l’internement à vie acceptée en 2004 (56,2% de oui, 21,5 cantons favorables sur 23). Cette initiative – lancée par la Saint-Galloise Anita Chaaban et le groupe «Licht der Hoffnung» – vise «les délinquants sexuels ou violents jugés très dangereux et non amendables». Le tueur de Genève en fait partie. Alors
Cette initiative de 2004 n’aurait-elle servi à rien? Elle suscite un casse-tête. Son caractère «absolu» irait à l’encontre de grands principes du droit. Ainsi, les délinquants, après avoir purgé leur peine, doivent pouvoir préparer leur retour dans la société. Ainsi, on doit pouvoir régulièrement réétudier les cas. Bref, à un certain moment et sous certaines conditions, le contrôle carcéral pourra s’alléger. Il y faudra, dans l’exécution des peines, une grande vigilance. Ce sera la mission de juges, mais aussi de médecins, de psychiatres et d’autres experts. L’application de l’initiative de 2004 sera donc adaptée, assouplie.
Sûr: une faute, dans le meurtre d’Adeline M., a été commise. Des personnes chargées d’évaluer le danger présenté par le délinquant se sont trompées. L’éducatrice n’a pas été protégée. Déjà, les projets pleuvent pour durcir le système et harmoniser les pratiques cantonales. Anita Chaaban, victorieuse en 2004, songe à une pétition, ou à une nouvelle initiative. Simonetta Sommaruga, ministre socialiste de Justice et Police, pourrait affronter une tempête.
L’article du Figaro «Le violeur récidiviste recherché par Interpol a été arrêté»
Portrait de Simonetta Sommaruga sur le site Internet de l’Administration fédérale