Lacs et rivières – à refaire ? La force des intempéries rend-elle caduques les corrections des eaux ambitieuses des derniers siècles en Suisse ? Or, parmi les régions affectées, on retrouve celles d’un passé pas si lointain. Voyez l’Aar, les lacs de Neuchâtel, Bienne et Morat. La correction des eaux s’y fait en trois phases dès 1868. L’Aar y passe désormais par le lac de Bienne. Quatre canaux dessinent de nouveaux cours. Nidau-Büren. Hagneck. Broye. Thielle. Lacs abaissés. Malaria combattue. Surfaces rendues à l’agriculture. La Confédération et cinq Cantons – Vaud, Fribourg, Neuchâtel, Berne, Soleure – s’y associent. Pas mal, non ?
Il y en a d’autres. 1714. La rivière Kander, dans l’Oberland bernois, se jette dans le lac Thoune. Un passage lui est creusé en 1711-1713. Auparavant, elle rejoignait l’Aar plus en aval. Et provoquait des dégâts. Cela dit, cette première mouture devra être corrigée. 1804-1816. La Linth, venue de Glaris, use de deux nouveaux canaux. L’un la mène dans le lac de Walenstadt. L’autre la conduit vers le lac de Zurich. Plaine de la Linth libérée. Après le lac de Zurich, la Linth devient la Limmat. Glaris, Schwyz, Saint-Gall et Zurich y font cause commune. Dès 1863. Trois corrections du Rhône – entre Valais, Vaud et lac Léman – se succèdent. La liste n’est pas close.
Toutes ces corrections des eaux se ressemblent. Se protéger des inondations. Combattre les épidémies. Rendre les terres aux activités humaines. Habitation. Agriculture, industrie et services. Voies de circulation. Dans ce pays de monts et vallées, la tâche est immense. Les intempéries pourraient lui donner un nouveau souffle.