Christoph Blocher ! Pourquoi ne pas taxer – lance le maître à jouer de l’UDC – les entreprises employant des étrangers et les immigrés eux-mêmes ? Ce serait appliquer l’initiative du 9 février « contre l’immigration de masse » sans dénoncer la libre-circulation des personnes et les accords bilatéraux entre la Suisse et l’Union européenne (UE). L’idée, attribuée au professeur fribourgeois Reiner Eichenberger, serait soutenue par « Avenir Suisse » (proche du patronat), par des élus du PDC et du PBD. Elle pourrait trouver une majorité au Parlement (« SonntagsZeitung » du 12 octobre)
Pourquoi pas ? Certes, l’idée suscitera des objections. A l’UE, certains y verront une discrimination. En Suisse, des patrons en redouteront une hausse des coûts de production. Mais, de divers côtés, les gestes se multiplient pour appliquer l’initiative du 9 février « avec souplesse ». Dans les cantons, le Genevois Pierre Maudet et d’autres se font entendre. Plus d’une centaine de personnalités – dont les anciens Conseillers fédéraux Ruth Dreifuss, Micheline Calmy-Rey, Pascal Couchepin – appellent « à sauver les bilatérales » (« NZZ am Sonntag », « Schweiz am Sonntag », 12 octobre). Or, cette initiative exige des « plafonds », des « contingents annuels », une « préférence nationale », mais sans chiffres. Marge de manœuvre ?
Alors ? Christoph Blocher, ex-Conseiller fédéral, ex-Conseiller national, ex-patron d’Ems, devine-t-il les inquiétudes du monde patronal face aux suites du 9 février ? Mais le même, ailleurs, affirme qu’on peut se passer des accords bilatéraux Suisse-UE. A 74 ans (depuis le 11 octobre), Christoph Blocher étonne encore.