Tout commence bien entre la Suisse et l’Union européenne (UE). La réunion à Bruxelles d’Yves Rossier (Secrétaire d’Etat helvétique) et David O’Sullivan (haut fonctionnaire européen) laisse espérer une décrispation
Un point brûlant touche les relations institutionnelles, la reprise par la Suisse du droit européen et l’arbitrage en cas de litige. Les deux négociateurs se mettent d’accord sur l’exploration de plusieurs pistes. On n’en sait pas plus sur le contenu. Mais l’ambiance est bonne. C’est déjà beaucoup.
Puis, tout se complique. La Suisse, face à la hausse de l’immigration, pourrait appliquer la clause de sauvegarde sur la libre-circulation des personnes à l’ensemble de l’UE – et pas seulement à 8 pays de l’Est. Cette fois, des immigrants d’Espagne, du Portugal et d’Italie sont visés. La crise les pousse à venir ou à revenir. Cette application générale de la clause serait la première depuis 2002. Déjà, le coup de frein infligé aux immigrants de l’Est, jugé discriminatoire, fait l’objet de critiques dans l’UE. Son extension à toute l’Union, même conforme à l’accord, suscitera d’autres irritations. Certes, cette clause de sauvegarde s’éteint en mai 2014. Mais les pressions contre la libre-circulation – alimentées par des initiatives (UDC, Ecopop) – risquent de se prolonger au-delà.
Bref, toutes les relations Suisse – UE entreraient en collision. Entre blocages institutionnels et freinages migratoires, pour ne rien dire des accrochages fiscaux et autres, l’enchevêtrement atteindrait de nouveaux sommets. Pour Yves Rossier, le Conseil fédéral et la Suisse, la partie se durcit.