Guy Parmelin – sans Emmanuel Macron. Le Président suisse 2021 ne sera pas reçu par le Président français. La visite de travail, envisagée pour novembre, n’est pas confirmée. Motif : le choix du 30 juin par le Conseil fédéral de l’avion de combat américain F-35 – plutôt que le Rafale français ou l’Eurofighter européen – fâcherait le Président Macron. Ce choix était déjà décidé, affirmerait la partie française, alors que des négociations franco-suisses continuaient sur des affaires compensatoires. A cela s’ajoute l’abandon par le Gouvernement suisse de l’accord-cadre Suisse-Europe. Enfin, aucune réunion franco-suisse à haut niveau ne serait prévue avant l’été 2022. Qui dément?
Vrai : la solitude de la Suisse face à l’Union européenne s’aggrave. Or, la France la préside pendant les 6 premiers mois de 2022. Certes, la chaleur du lien Suisse-France varie. Il y a bien la rencontre de 2018 à Paris entre Alain Berset (alors Président suisse) et Emmanuel Macron. Mais, avec les Présidents de la 5e République, on voit de tout. Seuls viennent en Suisse en visite d’Etat François Mitterrand (1983), Jacques Chirac (1998) et François Hollande (2015). D’autres pas. De Gaulle, Pompidou, Giscard d’Estaing, Sarkozy, Macron. Mais voyez les Suisses de France ou les Français de Suisse. Ici comme là, il n’y pas de plus forte communauté. Contraste ?
Emmanuel Macron, d’ailleurs, serait doublement fâché. L’Australie prive la France d’un contrat de 60 milliards de francs de sous-marins au profit des Etats-Unis. Ce contrat figure dans un accord de défense entre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie face à la Chine. 6 milliards en Suisse ? 60 milliards en Australie ? Qui s’amuse ?