Sûr : tout pousse vers un nouveau vote populaire sur l’Europe et l’immigration. Depuis le succès de l’initiative UDC « contre l’immigration de masse » du 9 février 2014, cela se sent. Ainsi, Didier Burkhalter, président 2014 et chef libéral-radical des Affaires étrangères, évoque un vote sur les accords bilatéraux pour 2016 (« NZZ am Sonntag », 4 mai 2014). Puis, le PDC Christophe Darbellay et le PBD Martin Landolt veulent ancrer cette voie libérale dans la Constitution (« La Liberté », 24 septembre 2014). Ensuite, un groupe de professeurs piloté par Andreas Auer et Yves Flückiger lance l’initiative « Sortons de l’impasse » pour abroger le texte du 9 février (« Feuille fédérale », 2 décembre 2014). Vote populaire prévu
Voyez aussi ce rude dialogue entre la socialiste Simonetta Sommaruga (présidente 2015 de la Confédération) et le chrétien-social Jean-Claude Juncker (président de la Commission européenne). Même entouré de gestes amicaux (le baiser !), il ne masque pas le coup de frein. Sur deux questions-clés (lien institutionnel et libre-circulation des personnes), le déverrouillage sera long. Un nouveau vote populaire peut-il y aider ? Le faible score de février 2014 – initiative approuvée par 50,3% de oui – laisse-t-il espérer ?
Bref, avec le recul, la déclaration de Singapour de la ministre PBD des Finances Eveline Widmer-Schlumpf pour un nouveau vote – déclaration formulée à titre personnel – tombe juste. Certaines crispations, elles, étonnent. Vrai : Eveline Widmer-Schlumpf est la figure « sensible » du Conseil fédéral. Elle sera un personnage majeur des élections de l’automne. Son itinéraire fascine.