04.11.2007
Jacques Bourgeois – directeur de l’Union suisse des paysans (USP) et radical fribourgeois – débarque au Conseil national. Pour un monde agricole sous pression, c’est une fameuse acquisition. C’est aussi une garantie de diversité politique. A la Chambre du peuple, le gros des élus de la terre appartient à l’Union démocratique du centre (UDC). Le président de l’USP, le Thurgovien Hansjörg Walter, est UDC. Les cinq élus UDC vaudois ont tous des liens avec l’agriculture. Par contraste, les autres partis ayant des racines terriennes se font plus rares. Par exemple, John Dupraz, radical genevois, et Serge Beck, libéral vaudois, ne reviendront pas
Il arrive donc à point nommé, Jacques Bourgeois. Né en 1958 dans le pays de Vaud, c’est un Fribourgeois d’adoption. Ingénieur agronome, il fait ses armes à l’Union maraîchère suisse et rejoint l’USP. Il en devient le directeur dès 2002. Oui, la paysannerie a plus que jamais besoin d’une défense politique forte. Sa part dans la population s’amincit. A l’intérieur, les pressions pour la réduction du soutien des pouvoirs publics ne faiblissent pas. A l’extérieur, les relations avec l’Union européenne (UE) et, plus encore, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) vont vers moins de protectionnisme, vers plus de concurrence. Ce mouvement, déjà sensible dans les années 1990, se renforce avec les années 2000.
Jusqu’à présent, la paysannerie tient plutôt bien le coup. Au Parlement fédéral, bien que minoritaire, elle a l’art de former de bonnes alliances. Les récents débats sur les crédits à l’agriculture – « Politique agricole 2011 » en tête – se sont bien passés pour elle. Avec Jacques Bourgeois en renfort, c’est une assurance solide pour la suite.