Chine contre Taiwan ? Dictature contre Démocratie ? La Lituanie, l’un des 27 pays-membres de l’Union européenne, tente un coup. Elle autorise l’île de Tsai Ing-Wen à se présenter sous le nom de « The Taiwanese Representative Office in Lituania ». La Chine continentale de Xi Jinping s’en irrite. Car cette terminologie se rapproche d’une ambassade de fait. Le ton monte. Rappel de l’ambassadeur chinois en Lituanie. Sanctions économiques. Evacuation par la Lituanie de ses diplomates de Chine. L’Union européenne se saisit du litige (NZZ). Motif : les intérêts d’autres pays-membres de l’Union seraient touchés. L’Union elle-même aussi. Que faire ?
Vrai : la Lituanie a l’avantage de s’appuyer sur l’Union européenne dont elle est membre. Or, l’Union de Bruxelles a théoriquement le poids pour tenir tête à la Chine de Pékin. Mais le fera-t-elle ? Ou demandera-t-elle aux Lituaniens de céder ? Cela dit, l’Union a un statut plus proche d’une Confédération d’Etats que d’un Etat fédéral. Encore et toujours. Elle n’est pas devenue les Etats-Unis d’Europe. Bref, Bruxelles n’est pas Washington. Du coup, le dénouement du litige Chine-Lituanie-Taiwan pourrait être captivant.
La Suisse ? La patrie de Guy Parmelin et Ignazio Cassis, elle, n’a pas d’Union européenne derrière elle pour tenter pareil coup. Donc, elle continue de nouer des liens avec Taiwan par des organisations privées. Côté Suisse, « Trade Office of Swiss Industries (TOSI) ». Côté Taiwan (Taipei chinois), « Délégation culturelle et économique, Berne et Genève ». Mais la Lituanie a peut-être ouvert une lucarne.