Eveline Widmer-Schlumpf – des trois Conseillères fédérales – est en phase délicate
Elue en 2007 face à l’UDC Christoph Blocher, la Grisonne du Parti bourgeois démocratique, en 2012, préside la Confédération et gouverne les Finances. Rude affaire. Les pressions étrangères sur l’évasion fiscale et le secret bancaire restent fortes. Certes, les accords pour un impôt libératoire avec l’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’Autriche seraient, côté suisse, bien partis. Mais, côté allemand, c’est moins clair. Avec la France, un projet sur les successions, peu favorable à la Suisse, fait débat. Une rencontre avec François Hollande est souhaitée. La transmission de données aux Etats-Unis, enfin, fait l’objet de polémiques.
Simonetta Sommaruga, ministre socialiste de Justice et Police, est à rude épreuve, elle aussi. Sur l’asile, la Bernoise – élue en 2010 – se bat pour l’aide sociale (échec au Conseil national, espoir au Conseil des Etats). Sur la migration, elle privilégie une application humaine de l’initiative pour l’expulsion d’étrangers criminels. Contre les mariages forcés, pour le droit d’auteur sur Internet, elle monte au filet. Il lui arrive d’être bloquée (ex: publicité du financement des partis). Mais la socialiste poursuit la lutte.
Doris Leuthard ne perd rien pour attendre. L’Argovienne démocrate-chrétienne, élue en 2006, pilote l’Environnement, les Transports, l’Energie et la Communication. Ce qui l’attend? La sortie de l’énergie nucléaire. Les arbitrages dans l’attribution de crédits fédéraux pour le rail (Romands aux aguets). La percée d’un deuxième tube autoroutier au Gothard. Ces trois femmes, décidément, «portent» ce pays.