Dominique Baettig déboule, le Jura frémit, l’UDC romande grandit

01.11.2007

Dominique Baettig au Conseil national ! Dans le triomphe de l’Union démocratique du centre d’octobre, le succès de ce Jurassien est l’un des plus étonnants. Pendant longtemps, l’UDC reste un poids léger dans le canton du Jura. Son nom y est durablement associé à l’ancienne présence bernoise. Avant 1979 (date de l’entrée en souveraineté du canton du Jura), l’UDC, plus que d’autres partis, est perçue comme l’adversaire de l’émancipation jurassienne. Avec l’élection de Dominique Baettig, un psychiatre de 54 ans, cette image s’adoucit. L’UDC y réunit désormais 13,7% des voix. A elle seule, elle n’aurait pas conquis l’un des deux sièges du Jura dans la Chambre du peuple. C’est grâce à un habile apparentement avec les radicaux qu’elle y parvient – au détriment de l’influent Parti démocrate-chrétien. Mais quel exploit

Avec Dominique Baettig, l’UDC se retrouve dans toutes les délégations romandes du Conseil national. Les élus UDC francophones y sont maintenant une douzaine. Parmi les Romands de cette Chambre, ils font quasiment jeu égal avec les socialistes, devancent les autres. Le moment venu, cet argument militera en faveur de l’élection du premier Conseiller fédéral UDC de langue française. De 1929 à nos jours, les neuf premiers Sages UDC – Minger, von Steiger, Feldmann, Wahlen, Gnägi, Schlumpf, Ogi, Schmid et Blocher – sont tous alémaniques. Sept des neuf, en plus, sont Bernois. Font exception le Grison Schlumpf et le Zurichois Blocher. Aucun grand parti gouvernemental ne connaît pareille concentration géographique. L’arrivée d’une forte équipe romande, Dominique Baettig en tête, annonce peut-être un tournant.