Taiwan-Chine et Ukraine-Russie – mêmes combats ? Que ferait la Suisse d’Ignazio Cassis si la Chine autoritaire de Xi Jinping attaquait Taiwan démocratique de Tsai Ing-Wen ? Les forces chinoises – dans le sillage de la visite Nancy Pelosi – poursuivent leurs « exercices » autour de l’île. Les forces taiwanaises, elles, activent leurs préparatifs de défense. Certes, la Chine, depuis 1949, n’a jamais pris le risque de l’invasion. Mais, depuis le 24 février, la Russie de Vladimir Poutine ose attaquer l’Ukraine de Volodymyr Zelensky. Nouvelle donne ?
En Suisse ? L’UDC de Marco Chiesa s’enflamme. Un projet de voyage parlementaire à Taiwan en 2023 divise (Tamedia, NZZ). Chiesa, qui est aussi président du groupe d’amitié Suisse-Taiwan, est pressenti. Mais, à l’UDC, les avis sont partagés. Le proche lancement d’une initiative sur la neutralité s’y mêle. Même la famille Blocher paraît désunie. D’un côté, Magdalena Martullo-Blocher, cheffe de l’entreprise Ems, veut éviter de provoquer la Chine. De l’autre côté, son père stratège Christoph Blocher ne s’oppose pas au voyage (ni à Taiwan, ni en Chine d’ailleurs). A qui le dernier mot ?
Vrai : les situations juridiques de Taiwan et de l’Ukraine ne sont pas identiques. Mais, sur le fond, elles se ressemblent. C’est le cas pour la démocratie. Taiwan (démocratie pleine, libre) est beaucoup plus démocratique que la Chine (régime autoritaire, pas libre). Une attaque de la première par la seconde serait particulièrement choquante. Elle le serait au moins autant que l’attaque en cours de la Russie (régime autoritaire, pas libre) contre l’Ukraine (régime hybride, en partie libre). Alors ? Le pire est-il sûr ?