04.12.2007
Corina Casanova, retenez ce visage. Ce 12 décembre, elle est l’une des favorites au poste de Chancelière de la Confédération. C’est le Parlement qui l’élit. Depuis 2005, cette démocrate-chrétienne grisonne de langue romanche est vice-chancelière. Avant, on la remarque au service d’information des Chambres, dans les équipes des Conseillers fédéraux Flavio Cotti et Joseph Deiss (deux PDC). Elle travaille aussi avec l’ex-président du Tribunal fédéral Giusep Nay (Romanche comme elle), au Comité international de la Croix-Rouge (CICR). C’est une brillante polyglotte
Bonaparte « invente » cette Chancellerie en 1803. Elle se retrouve avec l’Etat fédéral de 1848. C’est l’état-major du Conseil fédéral. Entre 1848 et 1943, les six chanceliers sont tous radicaux. Leur règne coïncide avec l’hégémonie radicale au Gouvernement. Puis, les radicaux perdent leur suprématie. Pour le chancelier, la pulvérisation du pouvoir rend le travail moins confortable. Les chanceliers changent aussi de partis. On voit défiler un PDC (Oskar Leimgruber, 1943-1951), un nouveau radical (Charles Oser, 1951-1967), un deuxième PDC (Karl Huber, 1967-1981), un socialiste (Walter Buser, 1981-1991), deux autres radicaux (François Couchepin, 1991-1999 ; Annemarie Huber, 1999-2007). Le plus « politique » est peut-être le PDC Karl Huber. Il a la chance de surgir à un moment où deux Sages PDC occupent une position stratégique entre deux socialistes, deux radicaux et un UDC.
Aujourd’hui, ce sont plutôt les radicaux qui occupent cette position – entre deux socialistes, une seule PDC et deux UDC. Mais l’UDC, devenue première force du pays, a aussi des appétits. Pour Corina Casanova, la bataille pourrait être serrée.