Micheline Calmy-Rey! Conseillère fédérale de 2002 à 2011, la Genevoise publie un livre (Favre en français, Nagel & Kimche en allemand) et propose une adhésion «light» de la Suisse à l’Union européenne (UE). Des exceptions toucheraient la neutralité, la monnaie, le service public ou le marché du travail. Ce ne serait pas plus difficile qu’un accord-cadre avec l’UE («SonntagsZeitung» du 2 février). Avant le vote sur l’initiative de l’UDC «contre l’immigration de masse», l’ex-ministre des Affaires étrangères fait sursauter
Car le Conseil fédéral actuel se garde de relancer l’adhésion à l’UE. Comme ministre, Micheline Calmy-Rey ne s’y risquait pas. Avec le Collège, elle appuyait les accords bilatéraux. Cela dit, c’est bien le Conseil fédéral de 1992 qui demande – à 4 contre 3 – l’ouverture de négociations d’adhésion à l’UE. Cette demande sera gelée après l’échec de l’Espace économique européen. Mais elle n’est pas retirée. Toutes les tentatives de retrait de l’UDC sont refusées. Bref, l’adhésion à l’UE reste une perspective. L’adhésion «light» de Micheline Calmy-Rey pourrait y trouver sa place.
Voyez le secret bancaire. Au pouvoir, la socialiste Micheline Calmy-Rey le défend collégialement. Ses amis s’en étonnent. Souvenez-vous! En 1984, le parti socialiste se bat pour l’initiative «contre l’abus du secret bancaire» (qui est rejetée). Mais quand on demande à l’ex-ministre s’il aurait fallu abandonner plus vite le secret bancaire, elle répond: «Oui, je pense» («LeMatinDimanche» du 2 février). Le Conseil fédéral d’aujourd’hui, d’ailleurs, n’exclut plus l’échange international d’informations fiscales. Tout change.