Armes suisses sur les champs de bataille – non définitif? Le Parlement peut-il se déjuger? Car c’est lui – contre l’avis du Conseil fédéral – qui durcira comme jamais la plus récente version de la Loi sur le matériel de guerre. Du coup, une initiative populaire sera retirée. Le 21.1.2022. C’est là l’un des grands succès pacifistes des dernières années. C’était peu avant l’invasion russe de l’Ukraine. Le 24.2.2022. Certes, l’annexion de la Crimée par la Russie de 2014 aurait pu mettre en alerte. C’était un avertissement. Conséquence: assouplir la Loi dans un délai si court paraît délicat. Même pour des réexportations d’armes ou de munitions à partir d’autres pays. On vient de le vérifier tant au Conseil des Etats qu’au Conseil national. Deux propositions d’assouplissement y subissent des refus (scores: 23/18, 117/78). D’autres devraient tenter leurs chances.
Détail piquant, c’est le Conseil fédéral lui-même qui défend aujourd’hui la Loi révisée et durcie avec le plus de conviction (« NZZ am Sonntag »). L’UDC Guy Parmelin (Economie), le PLR Ignazio Cassis (Affaires étrangères) – tout comme le Président PSS Alain Berset (Intérieur). Mais pas forcément la Centriste Viola Amherd (Défense, CH Media, NZZ). C’est aussi ce même Gouvernement qui défend la version la plus rigoureuse de la neutralité. Au moins pour les armes et munitions. Au risque de favoriser l’agresseur Vladimir Poutine? Pour les sanctions économiques contre la Russie, en revanche, le Collège se rallie à l’Union européenne d’Ursula von der Leyen. Surtout: il préfère s’engager pour le droit humanitaire, les Conventions de Genève, le déminage. Voire, un jour, la médiation. A suivre.