Simonetta Sommaruga – Conseillère fédérale socialiste et ministre de Justice et Police – affronte une période rugueuse. De nouvelles initiatives populaires «anti-étrangères» déboulent
Or, leurs chances de l’emporter sont sérieuses. Le 9 février 2014, ce sera l’initiative de l’UDC «contre l’immigration de masse». 52% de partisans feraient face à 40% d’opposants (sondage Isopublic par Internet du 23 octobre). Cette initiative exige des plafonds annuels d’immigration. Elle bousculerait la libre-circulation des personnes avec l’Union européenne (UE) et l’AELE. D’autres accords avec l’UE chuteraient. Pour la politique européenne de la Suisse, ce serait un choc.
L’initiative ECOPOP – «Halte à la surpopulation – Oui à la préservation durable des ressources naturelles» – a ses chances, elle aussi. L’Association «Ecologie et Population» la lance. Des gens comme Franz Weber ou Philippe Roch l’appuient. Le Conseil fédéral la rejette. Cette initiative propose un plafond d’immigration, une limite à l’accroissement annuel de la population, un encouragement à la planification familiale – avec des chiffres. Gare!
Pendant longtemps, les initiatives «anti-étrangères» sont rejetées, mais ont de l’effet. Parlement et Gouvernement durcissent les lois. 2010 marque un virage. Peuple et cantons approuvent l’initiative «pour le renvoi des étrangers criminels» – de l’UDC aussi. Son application divise. Certains veulent la rendre compatible avec le droit constitutionnel et international. L’UDC et d’autres exigent une application littérale (une nouvelle initiative est lancée). L’image de la Suisse va-t-elle en souffrir? Simonetta Sommaruga est servie.