Qui est le premier citoyen de Suisse en 2014? Est-ce Didier Burkhalter, président libéral-radical de la Confédération, ou Ruedi Lustenberger, président PDC de l’Assemblée fédérale? Il y a comme une lutte entre Gouvernement et Parlement
D’habitude, le président de l’Assemblée fédérale s’affirme. Mais le Département des Affaires étrangères – piloté par le président Burkhalter et approuvé par l’Exécutif – change la donne («Neue Zürcher Zeitung» du 24 décembre). Il vise d’abord les relations internationales de la Suisse.
Nouveauté: le président de la Confédération, Didier Burkhalter en 2014, prend la tête. Suivent la vice-présidente du Conseil fédéral (la socialiste Simonetta Sommaruga), les autres Conseillers fédéraux et le Général (en temps de guerre). Les gens d’Exécutif dominent. Le président du Conseil national (Lustenberger aussi) et le président du Conseil des Etats (l’UDC schaffhousois Hannes Germann) sont quatrième et cinquième. Puis, viennent la Chancelière (Corina Casanova), le président du Tribunal fédéral, les anciens Conseillers fédéraux, les présidents de Gouvernements cantonaux et des personnalités religieuses (Cardinaux, Conseil de la Fédération des Eglises protestantes, Grands Rabbins). Thomas Jordan, influent président de la Banque nationale, n’est que 20e – sur 40 rubriques.
Ce reclassement surgit au moment où les relations Parlement-Gouvernement se compliquent. Au Parlement, les chocs augmentent (les partis «du milieu» sont moins robustes au Conseil national qu’aux Etats). Au Gouvernement, l’ambiance paraît bonne. Mais cinq partis y cohabitent pour sept sièges. Le système suisse frémit.