Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann ! Les deux Conseillers fédéraux libéraux-radicaux font-ils gagner leurs troupes à Zurich, Lucerne, Bâle-Campagne et ailleurs ? Car c’est un événement. Pour la première fois depuis 1979, le parti fondateur de la Suisse moderne pourrait vaincre aux élections fédérales 2015. Le Neuchâtelois Didier Burkhalter, tête d’affiche dans plusieurs sondages, contribue sans doute à ces succès. Mais que faut-il dire du Bernois Johann Schneider-Ammann, situé parfois en queue de classement (peut-être injustement) ? A nouveau, le rôle des Conseillers fédéraux comme « moteur électoral » laisse pensif.
Cela vaut, en partie, pour d’autres Sages. Voyez Ueli Maurer. Lui non plus n’est pas toujours bien classé. Mais son UDC réalise souvent de bons scores dans les cantons. Voyez, à l’inverse, Doris Leuthard et Eveline Widmer-Schlumpf. Elles ont plutôt une bonne image. Mais le PDC de la première et le PBD de la seconde signent des performances inégales. Bien notés aussi, Alain Berset et la présidente Simonetta Sommaruga sont en harmonie, en gros, avec les scores honorables des socialistes. Un hasard ?
Alors ? Qui fait gagner (ou perdre) un parti ? S’agit-il des présidents de partis ? Le cas de l’Argovien Philipp Müller, président des libéraux-radicaux depuis 2012, fascine. Son rôle de promoteur d’une initiative anti-étrangers en 2000 suscite la méfiance (initiative des «18% », rejetée). Sa manière, pas toujours policée, divise. Mais, avec lui, les libéraux-radicaux gagnent à nouveau. Aux élections fédérales 2015, on ne perdra pas de vue le président Philipp Müller.