Lausanne 1923? C’est le lieu de la Conférence internationale sur les frontières de la nouvelle Turquie de Kemal Atatürk. Pour elle, c’est un succès. La Turquie de Recep Tayyip Erdogan en est l’héritière. Pour ses minorités, c’est une autre affaire. Les Kurdes la vivent comme une injustice. Venus à Lausanne du monde entier, ils y rappellent leurs demandes. Saint-Imier 1872? Ce haut-lieu de l’anarchisme est le site du premier congrès antiautoritaire. Bakounine et Kropotkine y sont associés. Les Rencontres antiautoritaires y célèbrent les 150 ans du mouvement. Des anarchistes violents commettront des meurtres. Dont celui de l’Impératrice d’Autriche « Sissi » en 1898 à Genève. Du soufre.
Il y a aussi Lénine et Zimmerwald. 1915. Les socialistes d’Europe convoqués par Robert Grimm tentent de mettre fin à la guerre. Lénine – qui séjourne en Suisse – est du nombre. En 1917, il sort la Russie de la guerre et organise la « Révolution d’Octobre ». Il y a encore Mussolini et Lausanne. 1904/1937. Le futur « Duce » est souvent en Suisse, lui aussi. En 1904, il fréquente l’Université de Lausanne et les cours de Vilfredo Pareto. 1922. Mussolini prend le pouvoir en Italie. 1937. Cette même Université de Lausanne lui décerne le titre de Docteur Honoris Causa. Polémique durable.
Bizarre? La Suisse moderne, dès 1848, se présente comme une démocratie de plus en plus complète. En même temps, elle exerce un indéniable pouvoir d’attraction sur des acteurs et des mouvements qui parfois le sont moins – démocratiques. Sa vocation de pôle des relations internationales – Genève en tête – grandit avec lui. Avec des risques?