Karin Keller-Sutter. La Ministre PLR des Finances – héroïne du rachat « guidé » de Credit Suisse défaillant par sa rivale UBS – marque un point. Cette UBS renonce aux 9 milliards de francs de garanties en cas de pertes et aux 100 milliards de prêts pour liquidités. L’Etat y gagnerait 200 millions. KKS n’est pas seule. Le jour « J », elle est assistée du Président de la Confédération PSS Alain Berset, de Thomas Jordan, Banque nationale suisse (acteur-clé des montants mis en jeu), de Marlene Amstad, FINMA. Des rapports sont attendus. Groupe de travail des Finances. Conseil fédéral. Commission d’enquête parlementaire Isabelle Chassot. Des recours. Tout n’est pas fini.
Ce qui frappe, c’est la puissance des pouvoirs publics suisses. Donc, de l’Etat. Faillite de Credit Suisse évitée. En 2008, le sauvetage d’UBS l’annonce. Aux Etats-Unis, Lehman Brothers fait faillite. En Suisse, UBS est fragilisée. Mobilisation. Les acteurs sont les mêmes qu’en 2023. Président PLR Pascal Couchepin. Ministre PBD Eveline Widmer-Schlumpf. Jean-Pierre Roth, BNS. Eugen Haltiner, Commission fédérale des banques (ancêtre de la FINMA). UBS sauvée. La Confédération, déjà, y fera du bénéfice. Détail piquant, le secret bancaire, lui, sera revu et diminué.
Etatisation de grandes banques? La doctrine « Too big to fail », elle, s’enracine. Les pouvoirs publics ne peuvent plus laisser mourir des acteurs financiers « trop grands pour faire faillite » sans réagir. En Suisse, UBS et Credit Suisse en font partie. Raiffeisen, PostFinance et Banque cantonale de Zurich aussi. En 2001, en revanche, Swissair n’en fut pas jugée digne. Une leçon?