Trop fort, l’Etat fédéral suisse? Sous-estime-t-on sa puissance lors de sa création en 1848? Deux crises relancent le débat. Crise Covid? Le Conseil fédéral – piloté par un Alain Berset omniprésent – y manifeste de la vigueur. Seuls parviennent à l’encadrer par moments un Parlement attentif et trois votes populaires. Cantons écoutés. Rachat « guidé » UBS – Credit Suisse? Les pouvoirs publics s’y mettent à trois. Conseil fédéral d’Alain Berset et Karin Keller-Sutter (très présente). Banque nationale de Thomas Jordan (appui décisif). FINMA de Marlene Amstad. Le sauvetage d’UBS en 2008 s’y prépare. Parlement en partie largué. Cantons encore plus.
1848 est un moment fort. Le passage, entre une Confédération d’Etats distendue et un Etat fédéral plus musclé, est unique. Pour les perdants de la Guerre du « Sonderbund » de 1847, il n’est pas indolore. Pourtant, tout un système de « freins et contrepoids » est mis en place. Fédéralisme. Large pouvoir des Cantons. Conseil des Etats équilibrant le Conseil national. Séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Référendum obligatoire – avec double majorité Peuple-Cantons.
Le référendum facultatif suit en 1874. Lui s’attaque aux lois. Aujourd’hui, il y faut 50.000 signatures en 100 jours. L’initiative populaire arrive en 1891. Elle lance des réformes nouvelles. 100.000 signatures en 18 mois. Certains, en 2023, voudraient les rendre plus accessibles. En 1949, une initiative de la Ligue Vaudoise met des conditions au droit d’urgence. Le droit de nécessité survit. Tant lors de la crise Covid que pour le rachat « guidé » UBS – Credit Suisse. Insubmersible?