Le Pen et Bardella. Plus de voix que de sièges. Force des systèmes électoraux.

Gare aux voix! Le Rassemblement national de Marine le Pen et Jordan Bardella – selon cette mesure – est le plus grand parti de France. 37,1% avec alliés au 2e tour. Nouveau Front populaire 26%. Présidence Emmanuel Macron 23,2%. Républicains 5,9%. Ce classement contraste avec la répartition des sièges à l’Assemblée nationale. Nouveau Front populaire 180. Présidence Macron 163. RN 143. Républicains 66. Majorité absolue 289. Cette différence s’explique par l’élection majoritaire à 2 tours. Le RN en profite moins que le Nouveau Front populaire et la Présidence Macron. Cela dit, aucun acteur ne décroche une majorité absolue dans l’un ou l’autre classements.

En Suisse? Cette différence est éclatante au Conseil des Etats. Election souvent majoritaire (Jura et Neuchâtel proportionnels). 2 sièges par Canton. Le grand gagnant y est le Centre. 15 sièges sur 46. Suivent: PLR 11, PSS 9, UDC 7, Verts historiques 3, Verts libéraux 1. Mais, en voix, l’UDC prend la tête. 27,9% en 2023. Suivent: PSS 18,3%, PLR 14,3%, Centre 14,1%, Verts historiques 9,8%, Verts libéraux 7,6%. Le Conseil national, proportionnel depuis 1919, y ressemble. Par groupes. UDC 67 sièges sur 200. PSS 41. Centre 31. PLR 28. Verts historiques 23. Verts libéraux 10. Coude à coude entre PLR et Centre. Là non plus, aucun acteur ne franchit une majorité absolue.

Mais voyez la Grande-Bretagne et les Etats-Unis – autres démocraties historiques. Eux pratiquent largement l’élection majoritaire à un tour. Avec une majorité relative de voix, le gagnant peut conquérir une majorité absolue de sièges. Pour la Présidence, en plus, les Etats-Unis introduisent les « Grands Electeurs ». Election indirecte donc. 5 novembre en vue. Démocraties plurielles.