Qui fera plier la Russie de Vladimir Poutine ? Les sanctions internationales, reprises par la Suisse, ont-elles une chance ? On peine à en voir le signe. Les troupes russes en Ukraine, si elles piétinent ici, sont toujours en action là. Boutcha, Marioupol et d’autres témoignent du maintien de leur capacité de nuire. Alors ? La Suisse officielle, en se rangeant dans le camp « sanctionniste », se condamne-t-elle à se retrouver parmi les perdants ?

 

Faire plier Poutine ? Un embargo sur les exportations russes de gaz, plus encore que de pétrole ou de charbon, serait un moyen. Ainsi, le Conseiller fédéral Ueli Maurer propose au Qatar des livraisons. Mais un remplacement rapide paraît difficile. Or, c’est avec ces exportations que Poutine finance sa guerre. Autre objection : le vote de sanctions contre la Russie coupe le monde en deux. Les approuvent : le gros de l’Europe, l’Amérique du Nord (USA, Canada), l’Océanie (Australie, Nouvelle-Zélande), l’Asie de l’Est démocratique (Japon, Corée du Sud, Taiwan). Les rejette : le reste du monde. Ou presque. Chine et Inde comprises. La Russie de Poutine n’est pas seule.

 

Reste le refus du camp « sanctionniste » de faire la guerre pour l’Ukraine. Car ce pourrait être une 3e guerre mondiale. Poutine y met en jeu son arsenal nucléaire. Certes, l’OTAN, avec les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, a le sien. Mais elle hésite face à pareille escalade. Bref, la Suisse, en faisant cause commune avec le camp « sanctionniste », choisit une piste compliquée. Face à l’agression – quoi d’autre ?