24.06.2008
Brigitta Gadient – Conseillère nationale des Grisons – pourrait être l’une des figures médiatiques du nouveau « Parti bourgeois démocrate » né des querelles de l’Union démocratique du centre (UDC). Son parcours est remarquable. Le nouveau parti, qui décolle dans des conditions difficiles, en aura bien besoin. Il trouve des relais à Berne, à Glaris et dans les Grisons. Certains espèrent des renforts du côté de Zurich, Argovie, Fribourg ou Vaud. Mais nombre de « modérés » préfèrent rester dans l’orbite de l’UDC suisse – dominée par Christoph Blocher
Ironie de l’histoire, Ulrich Gadient – père de Brigitta, ex-Conseiller national et Conseiller aux Etats – est l’un des fondateurs de l’UDC en 1971. Ce parti est le fruit de la fusion du Parti des paysans, artisans et bourgeois (PAB) et du Parti démocrate de Glaris et des Grisons. Le « blochérisme » en est alors absent.
On le vérifie encore en 1987 lors de la succession du Conseiller fédéral UDC grison Leon Schlumpf (père d’Eveline Widmer-Schlumpf). Tous les candidats UDC sont gens d’ouverture. Le Bernois Adolf Ogi y empoche la mise devant plusieurs autres « têtes » dont Ulrich Gadient en personne. A l’UDC grisonne, on a le sens des sagas familiales. Ulrich Gadient lâche le Parlement en 1994. Sa fille Brigitta lui succède en 1995. Entre-temps, Blocher prend le contrôle de l’UDC suisse. L’aile modérée – dont les familles Gadient et Schlumpf font partie – y est marginalisée. La dissidence du « Parti bourgeois démocrate » en sortira. Sa mission n’est pas impossible. Outre Brigitta Gadient, il pourrait compter les Conseillers fédéraux Eveline Widmer-Schlumpf et Samuel Schmid. Mais il s’agira de s’accrocher. Et de durer.