03.09.2007
Christoph Blocher, le 12 décembre, sera-t-il réélu au Conseil fédéral ? Toute la Suisse politique s’amuse à se faire plaisir ou à se faire peur. En 2003, le Parlement n’élit le tribun UDC que par 121 voix contre 116. Pour la première fois depuis 44 ans, la composition de l’Exécutif change. L’UDC, devenu le premier parti, progresse d’un à deux Sages (Blocher et Samuel Schmid). Le PDC, désormais quatrième, recule de deux à un (Joseph Deiss, puis Doris Leuthard). Ailleurs, les socialistes restent deux (Moritz Leuenberger et Micheline Calmy-Rey), comme les radicaux (Pascal Couchepin et Hans-Rudolf Merz). Ce virage à droite ne se retrouve ni au Parlement ni dans le peuple. A voir le score serré de 2003, un nouveau choc n’est pas exclu
Beaucoup dépendra des élections du Parlement ce 21 octobre. Tous les sondages prédisent le maintien de l’UDC en tête. Il serait donc délicat de la priver de ses deux sièges. Certains imaginent bien de mettre un autre UDC, plus accommodant, à la place de Blocher. Mais le parti, doté de gros moyens financiers, mène une campagne acharnée pour y échapper. A côté, seule une majorité de socialistes, de Verts, d’évangéliques et de gens d’extrême-gauche votera contre Blocher. Par contraste, l’UDC, le gros des radicaux-libérraux, la droite « dure » et même pas mal de PDC voteront pour lui. Mieux ! Un confrère annonce une réélection de Blocher par 144 voix contre 102 (« SonntagsBlick » du 2 septembre).
Surtout : les ennemis de Blocher peinent à s’unir. Beaucoup se concentrent sur la bataille pour la troisième place entre radicaux et PDC, sur le remplacement possible d’un Sage radical par un (ou une) Sage PDC. Pour Blocher, c’est tout ça de gagné.