Forum de Davos: Klaus Schwab, faux ultra-libéral, continue

24.01.2008

Il a bientôt 70 ans, Klaus Schwab. Le patron fondateur du Forum économique mondial de Davos – WEF en anglais – est toujours l’une des cibles favorites des ennemis jurés de la mondialisation ultra-libérale. Mais leur opposition semble perdre en virulence. Les manifestations hostiles paraissent aussi moins percutantes. En face, les forces de l’ordre se préparent mieux

A vrai dire, Klaus Schwab – dont le Forum décolle dès 1971 – n’est pas si ultra-libéral que ça. Il réunit dans la station touristique grisonne, non seulement des chefs d’entreprises, mais aussi des chefs d’Etat, des ministres, des syndicalistes, des dirigeants d’organisation non gouvernementales (ONG), bien d’autres. Des thèmes écologiques et sociaux sont insérés dans les programmes. Face à ce monde de gens puissants, Schwab plaide pour un certain sens du devoir et des responsabilités. Aux chefs d’entreprises, il recommande de coopérer avec les Etats et de ne pas se substituer aux gouvernements. Ce message de Klaus Schwab ne fut pas toujours compris. Il passe peut-être mieux la rampe.

Soyons clair : ce vœu de Klaus Schwab reste dans une partie du monde, et spécialement du Tiers Monde, un vœu pieux. Certains Etats y sont d’une fragilité extrême. Souvent, ils sont incapables de résister aux pressions extérieures – qu’elles soient celles de grandes puissances étatiques ou d’entreprises multinationales. C’est dire que l’action des ennemis de la mondialisation ultralibérale peut bien fléchir. Mais il serait surprenant qu’elle disparaisse. C’est dire aussi que le travail de persuasion de Klaus Schwab peut continuer.