Georg Kreis, champion de la lutte contre le racisme, marque des points

23.12.2007

Georg Kreis ! Tout réussit au président de la Commission fédérale contre le racisme. Et d’un, le Conseil fédéral – contre l’avis du ministre sortant Christoph Blocher – renonce à corriger l’article anti-raciste du Code pénal. Et de deux, le Parlement évince du Gouvernement ce même Blocher. Peu de jours avant le 12 décembre (qui sera fatal au tribun), Georg Kreis – proche du Parti radical – publie un ouvrage qui s’en prend avec ardeur aux agissements controversés de Blocher et de l’Union démocratique du centre (UDC) en matière de racisme (éd. Salis, Zurich). Venant d’un président de commission nommé par le Conseil fédéral, l’affaire est peu banale

1994 : le peuple approuve l’article anti-raciste. Blocher et l’UDC, alors, y consentent. Dès 1995, Georg Kreis préside la Commission fédérale. Au fil des ans, Blocher et l’UDC attaquent de manière de plus en plus virulente tant l’article que la Commission. Lors d’un voyage en Turquie en 2006, Blocher, devenu ministre, remet ça. On est en pleine polémique sur le génocide arménien par l’Empire ottoman de 1915. Blocher veut réviser l’article. Le Conseil fédéral lui répond non. Pour le génocide arménien, les avis sont partagés. Ni le Conseil fédéral ni le Conseil des Etats ne l’ont reconnu. En revanche, le Conseil national (en 2003) et le Tribunal fédéral (il y a quelques jours) ont franchi le pas. Là aussi, l’étau se resserre.

Il a d’autres passions, Georg Kreis. Professeur d’histoire à Bàle, il fait partie de la commission Bergier sur la politique suisse pendant la Seconde guerre mondiale, préside les travaux sur les relations Suisse – Afrique du Sud, est expert tant en histoire suisse qu’en histoire européenne. Georg Kreis est toujours là où il faut.