Le défi de Christian Levrat: relancer les socialistes en plein "boum" économique

29.11.2007

Christian Levrat – sauf coup de théâtre – sera le nouveau président du Parti socialiste suisse (PSS). L’énergie de ce Fribourgeois ne sera pas de trop pour relancer un grand parti de gauche en plein doute

Le PSS fait quatre excellentes élections en 1991, 1995, 1999 et 2003. Peter Bodenmann, Ursula Koch et Christiane Brunner sont successivement aux commandes. Avec Hans-Jürg Fehr, président dès 2004, la machine se grippe. En 2007, le PSS chute de 23,3% à 19,5% de voix. Au Conseil national, il recule de 52 à 43 sièges. Et il en garde 9 au Conseil des Etats. Seule la montée des Verts compense en partie cette contre-performance. En plein « boum » économique, ce déplacement à l’intérieur du centre-gauche est assez naturel. On s’y préoccupe plus d’environnement (spécialité des Verts) que d’emploi (spécialité des socialistes).

Cela, c’est le défi de Christian Levrat. Il est d’abord perçu comme un syndicaliste de choc et un défenseur intraitable de l’emploi. Il en apporte la preuve au Syndicat de la communication. Ses bras de fer avec La Poste – dont le directeur Ulrich Gygi est lui aussi socialiste ! – sont légendaires. Il se bat aussi pour l’apprentissage, pour l’adhésion de la Suisse aux conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT). Mais il n’est pas l’homme d’une seule cause. Au début de sa fulgurante carrière, ce fonceur de 37 ans travaille pour l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR). A Fribourg, il est l’un des artisans de la nouvelle Constitution. Plus tard, il relance la loi fédérale sur les langues. Dans le débat, il est souvent percutant. Pour les socialistes à la peine, Christian Levrat est une aubaine.