13.11.2007
Luc Recordon au Conseil des Etats ! C’est une carrure que les Vaudois propulsent à la Chambre des cantons. Avocat et ingénieur-physicien, ce Vert né en 1955 est doté d’une intelligence supérieure. Il déboule au Conseil national en 2003. L’homme frappe par un parler précis, par une rhétorique sans faille, par une vaste culture. Parti de l’opposition à l’énergie nucléaire, il élargit son combat à la politique du climat, à la réduction de CO2 et des particules fines, mais aussi à la politique humanitaire, aux moyens d’en finir avec le drame du Darfour, à la présence en Suisse de la fortune d’ex-dictateurs (comme la famille Duvalier) et à de multiples autres thèmes. Sa montée triomphale au Conseil des Etats – favorisée par une alliance efficace avec la socialiste Géraldine Savary – marque une nouvelle reconnaissance de son talent
Avec le Genevois Robert Cramer, Luc Recordon est le deuxième Vert dans cette Chambre des cantons. Tous deux viennent épauler un groupe socialiste qui tient mieux le coup qu’au Conseil national. Les partis de gauche y sont encore loin de la majorité. Mais les perspectives de fronts communs avec des démocrates-chrétiens ou des radicaux sur des thèmes « sensibles » deviennent intéressantes.
Ont-ils atteint la « masse critique » pour un siège au Conseil fédéral, les Verts de Luc Recordon ? Avec 9,6% des voix, 20 sièges au Conseil national et 2 aux Etats, c’est un peu juste. Même en y ajoutant la dissidence des Verts libéraux (1,4% des voix et 3 Conseillers nationaux jusqu’à présent), rien n’est sûr. Mais à voir le calibre de plusieurs de ces Verts, Luc Recordon compris, la question se pose plus impérieusement que jamais.