Lucrezia Meier-Schatz, ennemie jurée de Blocher, joue son destin à Saint-Gall

09.03.2008

Lucrezia Meier-Schatz – figure brillante du groupe démocrate-chrétien des Chambres fédérales – joue une rude partie le 16 mars à Saint-Gall. Elle y convoite l’un des sept sièges de l’Exécutif. C’est là le premier grand rendez-vous depuis les élections fédérales de 2007. Lucrezia Meier-Schatz y fut très exposée. Elle dirige alors une commission chargée d’enquêter sur le renvoi par le Conseiller fédéral Christoph Blocher du procureur Valentin Roschacher. Son rapport – critique à l’égard de Blocher – est disputé. Plus tard, un jurisconsulte ajoute ses propres reproches à l’encontre de ce renvoi. Un moment, Blocher semble s’en tirer. Mais le rapport Meier-Schatz contribue peut-être, le 12 décembre, à son éviction du Conseil fédéral. L’UDC blochérienne en conserve à l’égard de la Saint-Galloise une inimitié tenace

Ces rancoeurs se retrouvent, intactes, dans la campagne de Saint-Gall. Le Gouvernement sortant y est formé de deux PDC, trois radicaux et deux socialistes. Le PDC tente d’y retrouver un troisième siège perdu. Le score de Lucrezia Meier-Schatz y sera un test. L’UDC, elle, essaie de prendre pied dans cet Exécutif. Une candidature verte peut aussi troubler le jeu. Pendant des années, le PDC fut ici dominant. Mais, au Conseil national, l’UDC – de tendance très blochérienne – est déjà la première force de la délégation saint-galloise avec 5 sièges sur 12 (devant 3 PDC, 2 socialistes, 1 radical et 1 écologiste). Bref, cela pourrait chauffer.

La force de Lucrezia Meier-Schatz, c’est son talent hors-série. Ex-secrétaire du PDC suisse, actuelle directrice de Pro Familia, experte en politique fiscale, familiale et sociale, c’est un nom. Ce 16 mars, tous les points seront comptés.