Peter Bodenmann manque, les socialistes frémissent

04.10.2007

Peter Bodenmann manque-t-il à gauche ? Le Parti socialiste suisse (PSS) – dont il fut l’omniprésent président de 1990 à 1997 – aborde les élections du 21 octobre en position délicate. Des sondages le donnent en recul – au profit des Verts. Ce serait le premier tassement depuis 1991. L’actuelle direction du PSS peine à inverser la tendance. Depuis 2004, le Schaffhousois Hans-Jürg Fehr le pilote

Souvenez-vous. Entre 1975 et 1987, le PSS s’étiole de 24,9% à 18,4% des voix. L’alarme sonne. En 1987, le Haut-Valaisan Peter Bodenmann déboule au Conseil national. Trois ans plus tard, il prend la présidence du PSS. Son style provocateur fait mouche. A gauche, il est quasiment le seul à défier sans dommage l’UDC Christoph Blocher. A l’occasion, il bouscule aussi ses camarades. Mais le PSS se redresse. En 1995, il réunit 21,8% des voix. En 1997, Bodenmann abandonne la scène fédérale pour devenir Conseiller d’Etat pendant deux ans (une première socialiste valaisanne). Ce départ ne se fait pas sentir tout de suite. La consolidation socialiste se confirme sous les présidentes Ursula Koch et Christiane Brunner. En 2003, le PSS monte à 23,3% des voix, derrière l’UDC, mais devant les radicaux et le PDC. Depuis, le PSS fait alterner bons et moins bons résultats.

Devenu hôtelier à Brigue, Peter Bodenmann ne perd pas la main. Hôte de plusieurs journaux, il ne cesse de commenter l’actualité et de distribuer ses bons conseils aux socialistes – comme aux autres. Né en 1952, il est loin de la retraite. Périodiquement, certains annoncent son retour en politique active – annonces vite démenties. Peut-être va-t-on le regretter.