Pierre Weiss l’inclassable prend la tête des libéraux. La grande fusion libérale-radicale approche

13.03.2008

Pierre Weiss – figure inclassable de la scène genevoise – devrait prendre samedi à Lausanne la présidence du Parti libéral suisse. Ce pourrait être le dernier président libéral avant la grande fusion des libéraux et des radicaux promise pour le 25 octobre. Universitaire, éditorialiste, Pierre Weiss fonctionne depuis 2005 comme responsable politique du projet de fusion. Il en est l’un des maîtres d’œuvre

2003 : c’est le déclic. Radicaux et libéraux font des élections décevantes. Les libéraux, réduits à quatre Conseillers nationaux, ne peuvent plus former un groupe parlementaire (il faut être cinq). Du coup, radicaux et libéraux fondent un groupe commun. Le projet de fusion des partis est lancé. Cette fusion est délicate dans les quatre cantons de Bâle-Ville, Vaud, Neuchâtel et Genève où les deux partis sont parfois rivaux. Il arrive aussi aux styles – plus « aristocratique » chez les libéraux, plus « populaire » chez les radicaux – de s’opposer. Mais cette fusion est impérative pour faire face à la montée en force, à droite, de l’UDC de Christoph Blocher.

Libéraux et radicaux sont des enfants de la philosophie des « Lumières ». Ils jouent un rôle clé lors des révolutions de 1830 et 1848. Au début, les radicaux représentent « la gauche » et les libéraux « le centre », les catholiques conservateurs occupant « la droite » (tout cela changera). Un moment, radicaux et libéraux forment un groupe parlementaire fédéral commun (déjà !). Puis, ils se séparent. Le Parti radical suisse émerge en 1894, le Parti libéral suisse en 1913, le premier nettement plus grand que le second. En fusionnant, libéraux et radicaux retrouvent leurs racines communes. Ils affrontent aussi une compétition plus rude. Pierre Weiss sera aux premières loges.