25.05.2008
Colette Nova – Secrétaire dirigeante de l’Union syndicale suisse (USS) – se bat en position difficile pour une retraite flexible dans l’Assurance vieillesse et survivants (AVS). Cette semaine, le Conseil des Etats s’attaque à l’initiative de l’USS. Elle ouvre la voie à une retraite anticipée dès 62 ans pour les personnes cessant d’exercer une activité lucrative. Cette rente serait entière pour les gens dont le revenu provenant de cette activité lucrative ne dépasse pas 119 340 francs (chiffres de 2007). Des règles spéciales vaudraient pour celles et ceux poursuivant une activité lucrative partielle. Dès 65 ans, la rente serait versée sans condition
La tâche de Colette Nova est rude. Car le Conseil fédéral rejette l’initiative. Lui souhaite maintenir les « seniors » dans la vie active. A l’écouter, la facture de l’initiative serait trop lourde (1259 millions de francs avec une retraite des femmes maintenue à 64 ans, 779 millions avec une hausse à 65 ans). Ce serait fâcheux pour le financement à long terme de l’AVS. Déjà, le Conseil national refuse l’initiative (par 123 à 66), la commission du Conseil des Etats aussi (par 9 à 2).
En même temps, toutes les autres tentatives de créer une retraite anticipée pas trop coûteuse pour les bas revenus échouent. Par contre, une majorité se dégage, au Parlement, pour une retraite des femmes à 65 ans. La 11e révision de l’AVS se retrouve ainsi dans la même situation que la version rejetée par le peuple en 2004. Et puis, bon nombre d’entreprises rechignent à employer des « seniors » (c’est particulièrement vrai lorsque l’emploi décline). Il y a donc le risque d’en faire des chômeurs. Pour Colette Nova comme pour d’autres, le défi est redoutable.