17.01.2008
Roland Nef, nouveau chef de l’armée, fait une entrée à haut risque. Deux polémiques virulentes embrasent le pays. L’une porte sur le maintien de l’arme d’ordonnance au domicile du soldat. Plusieurs drames – suicides, meurtres, etc – donnent au débat une véhémence inouïe. L’autre querelle roule sur la garde armée avec fusil chargé et balle engagée dans le canon. Face au risque d’accident, des politiciens et des communes s’insurgent
Eh bien, Roland Nef s’en tire avec une finesse prometteuse. Sur l’arme à domicile, cet Appenzellois de 48 ans n’exclut pas une autre solution, comme le dépôt de l’arme à l’arsenal. « L’arme, dit-il, ne doit pas rester à la maison à tout prix ». Quant à la garde armée, il la réserve surtout à la protection de matériel sensible qu’il est impossible d’entreposer dans un local fermé à l’abri de voleurs. Et ce ne sera pas au milieu d’un village. Roland Nef – formé dans les blindés – trouve donc des mots justes. Il se promet d’ailleurs de multiplier les dialogues avec la population.
Il ne perd rien pour attendre, Roland Nef. D’autres dossiers épineux l’attendent : achat d’avions de combat, poursuite de l’envoi de soldats armés à l’étranger, attributions de missions civiles aux militaires, etc. Autre difficulté : le Conseiller fédéral UDC Samuel Schmid, son supérieur, entretient des relations de plus en plus délicates avec l’UDC suisse (l’UDC bernoise, elle, lui conserve sa confiance). Pour faire passer certains projets, ce sera dur. Car cette UDC suisse soutient une défense classique du pays – dont les engagements à l’étranger sont bannis. Pour Samuel Schmid, mais aussi pour Roland Nef, cela pourrait tanguer.