Rudolf Joder, chef de l’UDC bernoise, veut éteindre l’incendie avec Eveline Widmer-Schlumpf

20.04.2008

Rudolf Joder – président de la section bernoise de l’Union démocratique du centre (UDC) – est dans une situation inouïe. Cet avocat et Conseiller national tente désespérément de trouver un compromis entre l’UDC suisse, l’UDC grisonne et la Conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf, « tombeuse » de Christoph Blocher. Le prochain ultimatum est fixé au 30 avril. L’UDC grisonne est sommée d’exclure la Conseillère fédérale. Sinon, l’UDC suisse évincera l’UDC des Grisons et lancera une UDC rivale – totalement blochérienne – dans ce vaste canton

l veut éviter le pire, le Bernois Rudolf Joder. Il aimerait réunir Eveline Widmer-Schlumpf, le président de l’UDC suisse Toni Brunner, un représentant de l’UDC grisonne et lui-même. Personne ne dit « non ». Mais on bute sur des questions de préséance. Plus tôt, ce même Rudolf Joder aurait demandé à la Conseillère fédérale de se dessaisir du dossier des naturalisations d’étrangers (une initiative de l’UDC est en votation le 1er juin), de se retirer provisoirement du parti et de renoncer à l’appellation de « Conseillère fédérale UDC ». Ce qu’elle aurait refusé. Joder et l’UDC bernoise tiennent de nouvelles séances. Ils cherchent encore.

L’UDC bernoise – qui est aussi celle du Conseiller fédéral Samuel Schmid – a beaucoup à perdre dans cette escalade. Longtemps perçue comme « modérée » (comme l’UDC grisonne), elle aussi est traversée de rivalités entre « modérés » et « durs ». En cas de rupture avec l’UDC grisonne, certains Bernois « modérés » seraient tentés de quitter l’UDC suisse et de former, à leur tour, un nouveau parti. Ce serait une deuxième rupture. Rudolf Joder a peu de temps pour gagner son pari.