06.05.2008
Ursula Wyss, cheffe du groupe socialiste des Chambres fédérales, joue une partie délicate. Certains se demandent si cette Bernoise n’est pas l’une des responsables du conflit opposant l’UDC suisse à la Conseillère fédérale grisonne Eveline Widmer-Schlumpf et à l’UDC des Grisons. De mêmes reproches sont adressés à Christophe Darbellay, Valaisan et président des démocrates-chrétiens. Tous deux auraient tenu des propos imprudents dans un film de télévision (« La chute de Christoph Blocher », diffusé dimanche par la TV romande). La direction de l’UDC y aurait trouvé les « preuves » de la participation de la magistrate à un « complot » mené par les socialistes, le PDC et les Verts contre Blocher. Du coup, l’UDC suisse décide d’exclure Eveline Widmer-Schlumpf et l’UDC grisonne. Du jamais vu
Or, tout indique que les choses se sont passées de manière moins nette. On savait que les socialistes, le PDC et les Verts voulaient faire tomber Blocher, qu’ils cherchaient un candidat de substitution, de préférence UDC ou PDC. Le nom d’Eveline Widmer-Schlumpf était un nom parmi plusieurs. Elle-même n’y croyait guère. Jusque dans la nuit du 11 au 12 décembre, on n’était sûr de rien. Les propos d’Ursula Wyss et de Christophe Darbellay dans le film semblent aller au-delà. Du coup, l’UDC suisse, dominée par Blocher, en profite.
Cela dit, Ursula Wyss est une bonne parlementaire. Née en 1973, elle déboule au Conseil national en 1999. Elle a alors 26 ans. Economiste, elle s’impose sur l’environnement, mais aussi sur des thèmes comme la lutte anti-tabac, l’asile ou la libre-circulation des personnes. Ursula Wyss a encore beaucoup à donner.