La Suisse doit-elle reconnaître la Palestine comme Etat ? Le Conseil fédéral, présidé par la socialiste Micheline Calmy-Rey, étudie. Les commissions du Parlement, emmenées par la radicale Christa Markwalder et le démocrate-chrétien Eugen David, sont réservées (« Neue Zürcher Zeitung » du 12 août)
Or, ces gens sont ouverts en politique étrangère. L’Assemblée générale de l’ONU, dont la Suisse, devrait en débattre le 20 septembre. Cette Assemblée pourrait dire « oui ». Mais il y faudra aussi le Conseil de sécurité. Et là, tout indique que les Etats-Unis y mettront leur veto.
Ecoutez les opposants. La Palestine n’aurait pas la puissance étatique. Aucune solution au conflit du Proche Orient ne sera acquise contre Israël ou les Etats-Unis, sans reconnaître Israël (voyez le Hamas). Ecoutez les partisans. L’admission d’un Etat palestinien pousserait Israël à faire preuve de sensibilité, sur les colonies juives illégales par exemple. Un compromis pourrait être de transformer l’actuel statut d’observateur de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) en un statut d’observateur de l’Etat palestinien.
Au début, la Suisse est plutôt pro-Israël. L’extermination de juifs par les nazis y a sa part. Puis, la succession des crises entre Israéliens et Palestiniens change la donne. Dès les années 1970, les Conseillers fédéraux Graber, Aubert, Felber et Cotti multiplient les contacts avec les Palestiniens. En 1994, Arafat est reçu à Berne en quasi-chef d’Etat. L’OLP pourra ouvrir en Suisse une « Délégation ». La Suisse, elle, intensifie ses activités de développement en Palestine, ouvre un Bureau à Ramallah, etc. La suite paraît plus ardue.