Se redresse-t-il, le Parti démocrate-chrétien de Doris Leuthard et Christophe Darbellay ? Des quatre grands partis suisses, il serait le seul à faire mieux qu’en 2007 (15% des voix contre 14,5%, sondage GFS-SSR du 12 août)
Car son bilan dans les cantons est moins favorable. Perdraient l’UDC (27,4% contre 28,9%), les socialistes (18,5% contre 19,5%) et les libéraux-radicaux (16,1% contre 17,7%). Gagneraient les Verts (10,1% contre 9,6%), les Verts libéraux (4,6% contre 1,4%), le Parti bourgeois démocratique PBD (2,9%). A vérifier aux élections parlementaires fédérales du 23 octobre.
Cela suffira-t-il au PDC pour retrouver durablement son rôle d’arbitre des années 1959-2003 ? En 2003, il perd l’un de ses deux sièges au Conseil fédéral. Ruth Metzler le cède à l’UDC Christoph Blocher. En 2004-2007, l’Exécutif est dominé par un quatuor de droite formé de deux UDC et deux radicaux – face à un (ou une) PDC et à deux socialistes. Ce quatuor a des ratés. En 2007, Blocher est évincé au profit d’Eveline Widmer-Schlumpf, UDC devenue PBD. Nouveau tournant. Aujourd’hui, Leuthard et Widmer-Schlumpf occupent le « milieu » stratégique de l’Exécutif – entre les socialistes Micheline Calmy-Rey et Simonetta Sommaruga, les libéraux-radicaux Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann et l’UDC Ueli Maurer.
C’est dire l’importance, le 14 décembre, de l’élection du Gouvernement par le Parlement. Le PDC de Leuthard (et Darbellay) et le PBD de Widmer-Schlumpf auront besoin de tous les acteurs « du milieu » (Verts libéraux, évangéliques, frange libérale-radicale). La bienveillance socialiste-verte sera indispensable. Un souffle suffira.