Karin Keller-Sutter et Simonetta Sommaruga sont les deux personnes les plus compétentes pour piloter la politique suisse des étrangers. L’une est libérale-radicale saint-galloise et Conseillère d’Etat, l’autre socialiste bernoise et Conseillère fédérale
Presque tous les viennent-ensuite sont issus des partis du « milieu » (PDC, libéraux-radicaux, PBD) ou de gauche (socialistes, Verts). Sur 16 noms cités, les UDC Adrian Amstutz (BE), Christoph Blocher (ZH) et Toni Brunner (SG) terminent 12e, 15e et 16e. Tel est le cœur d’un sondage surprenant (Demoscope, « SonntagsBlick », 21 août).
Il y a plus serré. Voyez la proportion des étrangers en Suisse (22,1%). C’est beaucoup trop pour 14% des gens, plutôt trop pour 34%, bien adapté pour 48%, trop bas pour 1%. La Suisse romande y est la plus accueillante. Voyez l’immigration liée à la libre-circulation des personnes avec l’Union européenne. C’est un grand souci pour 13% des gens, un certain souci pour 27%, peu de souci pour 33%, pas de souci pour 26%. Enfin, 80% des sondés jugent positif l’apport des étrangers au succès économique de la Suisse, contre 17%.
Bref, les étrangers et la libre-circulation inquiètent une partie de la population. L’UDC de Blocher et Brunner y verra un encouragement à lancer des initiatives. En revanche, une majorité de Suisses estime que les chefs UDC sont mal placés pour résoudre cette question. A remarquer : les politiciens de gauche (socialistes d’abord) sont jugés aussi compétents que ceux « du milieu » (libéraux-radicaux et PDC en tête). L’idée de confier Justice et Police à la socialiste Simonetta Sommaruga (une première !) y trouve peut-être une consécration.