Micheline Calmy-Rey, présidente de la Confédération suisse, est très en forme. Muammar Kadhafi, chef de la Libye pendant 42 ans, reste introuvable. Le duel à distance entre ces ennemis si dissemblables tourne au désavantage du second
L’action conjuguée de rebelles libyens, de quelques Etats arabes et de l’OTAN met peut-être un terme à l’une des plus longues dictatures de la planète (cf « LeMatinDimanche » du 28 août). Attention ! L’affaire n’est pas encore classée.
Pour Micheline Calmy-Rey et la Suisse, c’est une coïncidence inouïe. En été 2008 à Genève, la police arrête Hannibal Kadhafi, fils du chef, pour violences sur des domestiques. Une longue crise s’engage entre la Suisse et la famille Kadhafi. Deux otages suisses, Rachid Hamdani et Max Göldi, sont retenus. Côté helvétique, les efforts de Micheline Calmy-Rey et Hans-Rudolf Merz (président en 2009) sont d’abord mis en échec. Finalement, les deux Suisses sont libérés (en février et juin 2010). L’action de plusieurs Etats de l’Union européenne y aide. Bien entendu, il n’y a pas de lien visible entre ce bras de fer et la rébellion libyenne de 2011. Mais l’enchaînement est troublant.
A l’époque, les gestes du Conseil fédéral font l’objet de critiques au Parlement. A fin 2010, Micheline Calmy-Rey est mal réélue à la présidence. Avec le retour des otages et la possible fin de Kadhafi, l’appréciation change. On y vérifie, aussi, l’importance des bonnes connexions internationales de la Suisse. Ce serait une excellente raison, pour Micheline Calmy-Rey, de prolonger sa présence au Gouvernement. Mais ça, c’est une autre histoire.