Qui présidera la Confédération en 2012 ? Eveline Widmer-Schlumpf (du Parti bourgeois démocratique PBD) ou Ueli Maurer (UDC proche de Christoph Blocher) ? Selon la coutume, ce devrait être la première. Mais si le Parlement, le 14 décembre, refuse de la réélire, ce serait le second
PBD et UDC sont d’implacables rivaux. En 2008, leur scission sanctionne l’éviction du Conseil fédéral de Blocher par Widmer-Schlumpf en 2007. Maurer préside alors l’UDC. Entre lui et Widmer-Schlumpf, les relations ne seront jamais chaleureuses.
Cette présidence 2012 sent donc le soufre. En 2007, l’un des motifs de l’éviction de Blocher est de le priver de présidence. Les prochaines élections, pour cela aussi, peuvent tourner au casse-tête. Christophe Darbellay, président du PDC, confirme son appui à Eveline Widmer-Schlumpf. Il menace de combattre les candidats au Gouvernement qui soutiendraient l’initiative UDC « contre l’immigration de masse » (contraire aux accords avec l’Union européenne). Du coup, il se rapproche des partisans d’une « petite concordance » au Conseil fédéral – sans l’UDC (« SonntagsZeitung » du 9 octobre).
L’UDC, elle, exige toujours un deuxième siège au Gouvernement. Aujourd’hui, cinq partis se partagent les sept sièges : socialistes (Micheline Calmy-Rey, Simonetta Sommaruga), PDC (Doris Leuthard), PBD (Eveline Widmer-Schlumpf), libéraux-radicaux (Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann), UDC (Ueli Maurer). Beaucoup dépendra des élections parlementaires du 23 octobre. Un recul des libéraux-radicaux leur coûtera-t-il un siège ? La succession Calmy-Rey réservera-t-elle des surprises ? On retient son souffle.
