Alémanique aux Affaires étrangères? Voyez Sommaruga

Pourquoi ne pas mettre un ou une Alémanique aux Affaires étrangères? La socialiste bernoise Simonetta Sommaruga, cheffe de Justice et Police dès novembre 2010, pourrait y briller. Sa maîtrise des langues l’y aiderait

Ce serait peut-être le moyen d’ouvrir davantage la Suisse germanophone aux enjeux internationaux. Le départ de Micheline Calmy-Rey, socialiste genevoise, pourrait en être l’occasion.

Doris Leuthard serait aussi une ministre des Affaires étrangères de talent. L’ennui est que l’Argovienne PDC vient de quitter l’Economie pour un autre ministère (Environnement, Transports, Energie et Communication). Certains suggèrent un UDC, pour adoucir les blochériens (les Alémaniques Ueli Maurer ou Caspar Baader, voire le Romand Jean-François Rime). Ce serait un pari. Mais qui sait ? Le nom du libéral-radical romand Didier Burkhalter est enfin prononcé.

Les Affaires étrangères, depuis 1917, sont souvent en mains latines. Gustave Ador, Felix Calonder (un Romanche), Giuseppe Motta, Marcel Pilet-Golaz (le plus contesté) et Max Petitpierre se succèdent. Entre 1961 et 1969 se glisse une parenthèse alémanique remarquée. Friedrich Traugott Wahlen (UDC, BE) facilite les accords de paix entre Algériens et Français, il pousse la Suisse au Conseil de l’Europe. Willy Spühler (socialiste, ZH) lance l’adhésion à l’ONU. A partir de 1969, les Affaires étrangères redeviennent latines. Surgissent alors Pierre Graber, Pierre Aubert, René Felber, Flavio Cotti, Joseph Deiss, avant Calmy-Rey. Tous ouvrent la Suisse au monde. Un ou une Alémanique débloquerait-il mieux certaines impasses ? A voir.