Faut-il faire élire le Conseil fédéral par le peuple? L’UDC, avec son initiative, prend un risque. Car ce peuple pourrait lui refuser un deuxième siège (52% de non, 39% de oui, sondage Mis Trend, «L’Illustré» du 2 novembre)
Il exigerait aussi la réélection d’Eveline Widmer-Schlumpf, ex-UDC, aujourd’hui membre du Parti bourgeois démocratique PBD (69% de oui, 17% de non).
Pire! Le classement de popularité des sept Sages pénalise aussi l’UDC. Les Conseillères fédérales y mènent la course: Simonetta Sommaruga (socialiste, 92% de bonnes opinions), Eveline Widmer-Schlumpf (PBD, 89%), Doris Leuthard (PDC, 88%), Micheline Calmy-Rey (socialiste, sortante, 76%), suivies par Didier Burkhalter (libéral-radical, 70%). Ne seraient peut-être pas réélus Ueli Maurer (UDC, 47%) et Johann Schneider-Ammann (libéral-radical, 40%). L’UDC n’aurait plus de Conseiller fédéral. Pour les libéraux-radicaux, qui soutiennent une représentation arithmétique des forces (comme l’UDC), une élection populaire serait également une mauvaise affaire.
On irait vers un Conseil fédéral «à petite concordance», sans UDC, avec moins de libéraux-radicaux, de centre-gauche. Au Conseil national, depuis le 23 octobre, c’est le centre qui se renforce. Les Verts libéraux (12 sièges, +9, par rapport à 2007) et le PBD (+9) y compensent le recul du PDC (28, -3). Ce recul touche d’autres acteurs: UDC (54, -8), libéraux-radicaux (30, -5), Verts (15, -5). Le cas des socialistes est spécial (46 sièges, +3, mais moins de voix). En attendant, c’est le Parlement, le 14 décembre, qui élit le Gouvernement. Pour l’UDC, c’est peut-être mieux comme ça.