Tout se complique pour la Suisse sur le front du secret bancaire. Le président français Nicolas Sarkozy, en plein Sommet du G-20 à Cannes (auquel notre pays n’est pas convié), lâche une salve contre la Suisse et le Liechtenstein. Reproche leur est fait de ne pas respecter assez les règles de transparence fiscale
L’examen est opéré par le Forum fiscal de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique), dont fait partie la Suisse. Au pire, elle pourrait subir des sanctions. Eveline Widmer-Schlumpf, ministre helvétique des Finances, est en alerte.
La France de Nicolas Sarkozy, avec d’autres, pousse à l’échange automatique d’informations fiscales. La Suisse préfère des démarches différentes. Ainsi, elle conclut des accords sur l’imposition à la source avec la Grande-Bretagne de David Cameron et l’Allemagne d’Angela Merkel. Ces accords suscitent de fortes réserves dans l’Union européenne (UE), dont ces deux pays sont membres. Les litiges fiscaux avec les Etats-Unis de Barack Obama font l’objet d’autres arrangements, y compris par des relations directes entre les autorités américaines et certaines banques. La révision de conventions contre la double-imposition, où la frontière entre fraude et évasion fiscales s’atténue (pour les étrangers), s’y ajoute.
Bref, la Suisse, dans sa défense d’un secret bancaire déjà revu à la baisse, peut encore tabler sur un front international en partie désuni. Jusqu’à quand ? Car les pressions conjuguées du G-20, de l’OCDE et de l’UE tendent à réduire sa marge de manœuvre. La lutte est devenue plus dure.