Eveline Widmer-Schlumpf, présidente de la Confédération pour 2012! Alain Berset, nouveau Conseiller fédéral! Le Parlement, du coup, confirme la composition du Gouvernement
On y trouve une démocrate-chrétienne (Doris Leuthard), une élue du Parti bourgeois démocratique PBD (Eveline Widmer-Schlumpf donc), un seul UDC (Ueli Maurer), deux libéraux-radicaux (Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann), deux socialistes (Simonetta Sommaruga et Alain Berset). Gauche et centre – socialistes, Verts, Verts libéraux, PDC, PBD – font la loi. Toutes les tentatives de l’UDC de retrouver un deuxième siège – contre Widmer-Schlumpf, Sommaruga, Schneider-Ammann, Berset (et Pierre-Yves Maillard) – échouent.
L’UDC, premier parti suisse, s’isole. En ciblant Schneider-Ammann, elle fâche aussi les libéraux-radicaux. Le 28 janvier, une assemblée définira la ligne. Certains prônent l’opposition – qu’elle pratique déjà largement. Un départ du chef-stratège Christoph Blocher est incertain. Car c’est au «style Blocher» – souveraineté de la Suisse, ton conflictuel, etc – que l’UDC doit ses succès (11% des voix en 1987, 28,9% en 2007, mais 26,6% en 2011). Blocher y met aussi sa fortune. A ses côtés, ni Toni Brunner ni Caspar Baader n’ont sa carrure. Rarement parti n’a tant dépendu d’un seul acteur. Dans cette Suisse rebelle au pouvoir personnel, c’est une curiosité.
C’est aussi avec Blocher – 71 ans aujourd’hui – que l’UDC subit ses revers. Son éviction du Conseil fédéral en 2007 en est un. Les défaites de 2011 – recul au Parlement, perte confirmée du deuxième siège au Gouvernement – en sont d’autres. L’UDC de Blocher est au tournant.